Assurtech : après Alan, Shift Technology devient elle aussi une licorne

Alan n’est pas restée longtemps la seule startup à être à la fois une assurtech et une licorne. Quelques jours après cette annonce, la finetech Shift a, elle aussi, dépassé le milliard de dollars de valorisation, et ajouté une treizième licorne ainsi qu’une bonne nouvelle aux perspectives de la french tech. 

Une levée de fonds de 220 millions de dollars

Mi-Avril, Alan avait annoncé une levée de fonds d’un montant de 185 millions d’euros, avec laquelle le néoassureur entend développer les services à destinations de ses assurés. Pour Shift, le dernier tour de table s’est conclu à hauteur de 220 millions de dollars (183 millions d’euros environ), pour un montant total de 320 millions de dollars d’investissements depuis la création de la jeune pousse. Alan et Shift ont ainsi atteint le milliard de dollar de valorisation.

Ces deux valorisations records apparaissent aujourd’hui plutôt logiques : Alan et Shift sont deux locomotives de l'écosystème assurtech français. La première, spécialisée dans la complémentaire santé, voit son chiffre d’affaires progressé d’année en année : il est passé de 3,5 millions d’euros fin 2017 (un an après son lancement) à plus de 50 millions d’euros l’année passée. La barre symbolique des 100 000 assurés devrait aussi être franchie au cours de l'exercice.

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Shift technology, une offre dédiée aux autres assureurs

De son côté, Shift Technology nous prouve qu’une assurtech peut également se développer efficacement sur un segmet B2B (business to business, d’entreprise à entreprise). L’offre de Shift propose en effet une assistance technologique aux assureurs « traditionnels », qui leur permet de détecter les sinistres frauduleux, grâce au brassage d’une multitude de données et d’algorithmes. 

Cette technologie anti-fraude est distribuée sous la forme d’un logiciel par abonnement, et a déjà séduit une centaine d’assureurs dans 25 pays (la moitié du chiffre d’affaires de Shift provient de l’étranger). Plus de 2 milliards de sinistres ont déjà été passés à la moulinette de ses calculs depuis 2013.

Avec sa plateforme baptisée Luke, Shift propose également une solution d’automatisation de la gestion des sinistres : un service auquel se convertissent les compagnies d’assurances, concurrencées sur ce terrain par… les assurtech.

Poursuivre un développement basé sur l'IA

C’est donc bien sur l’intelligence artificielle (IA) que reposent aujourd’hui les services de Shift Technology, et c’est sur ce secteur porteur que l’assurtech souhaite continuer de croitre, avec, à terme, l’ambition d’intervenir à toutes les étapes de la relation assuré-assureur : souscription, prévention, gestion des sinistres. 

Le but étant de rendre, grâce à l’IA, chacune des tâches associées plus efficientes : « Le champ des possibles en matière d’optimisation des décisions basées sur l’IA pour le secteur de l’assurance est infini et nous n’en sommes qu’aux prémices », a commenté Jeremy Jawish, le PDF de Shift. 

Pour rester à la pointe sur l’IA, Shift entend profiter de la récente levée de fonds qui l’a propulsée au rang de licorne, pour investir dans un centre dédié à cette technologie au cœur de Paris. Un espace de Recherche et Développement (R&D) qui associerait développeurs, chercheurs, assureurs…

Une digitalisation du secteur déjà actée chez les plus grands assureurs

Shift Technology va également poursuivre sa recherche de nouveaux clients. Tout récemment, au début du mois de mai, l’assurtech a conclu un nouveau partenariat avec l’Insurance Fraud Bureau (IFB), qui devrait se concrétiser en 2022. 

Cette plateforme britannique rassemble assureurs et services de police pour chasser la fraude à l’assurance. Parmi les membres actifs, on compte notamment AIG, Allianz, Axa, Covéa, Admiral… Pour tous ces acteurs historiques, la digitalisation du secteur de l’assurance apparaît d’ores et déjà acté.

Rédigé par La Rédaction d'Assurland

Dernière mise à jour : le 24/06/2024

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