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Éviter la hausse des tarifs d'assurance en 2023, avec Fanny Limare-Wolf (L'olivier Assurance)

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Accord avec Bruno Le Maire sur les hausses de tarifs, impact des catastrophes naturelles, suppression de la vignette... Fanny Limare-Wolf, directrice financière de L’olivier Assurance, a de nouveau accepté d'évoquer avec nous l'actualité du secteur de l'assurance. Dans un contexte marqué par l'inflation des cotisations, elle rappelle que les assurés conservent des marges de manœuvres pour préserver leur budget.

L’accord entre Bruno Le Maire et France Assureurs va-t-elle perturber votre politique tarifaire pour 2023 ?

Nous n'avons pas de politique tarifaire fixe pour l'année, nous adaptons en permanence nos prix aux circonstances. Par exemple, pendant la crise sanitaire, nous avions baissé les primes auto de nos assurés de 10 %, afin de prendre en compte le fait qu’ils roulaient moins. Aujourd’hui, tous les assureurs sont confrontés à l’inflation, elle vient de la hausse du prix des pièces détachées, de celui des véhicules d'occasion, du coût de la main d'œuvre… Cette hausse généralisée pèse sur les dépenses des assureurs, qui doivent débourser davantage pour indemniser les assurés. Dans un tel contexte, peuvent-ils maintenir leurs tarifs sous l'inflation ? Il y a eu un engagement pris pour faire le maximum en ce sens, et même d’aller plus loin pour les catégories de la population les plus vulnérables, comme les jeunes sans emploi. Cet accord a bien entendu été acté pour être respecté, mais la façon d’y parvenir variera d’un assureur à l'autre. Chez L’olivier Assurance, notre politique est déjà de proposer des prix très bas, puisqu’en moyenne un assuré auto économise 251 euros quand il vient chez nous. Nous allons donc poursuivre notre engagement en ce sens.

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Mais la modération tarifaire demandée est-elle tenable économiquement ?

Le politique est dans son rôle, il est légitime de demander aux assureurs de faire un effort pour le pouvoir d'achat des Français. Reste que les assureurs sont aussi tenus de rester rentables, ou tout du moins de couvrir leurs dépenses. Le problème, justement, c'est que nos coûts augmentent en raison de l’inflation forte, du nombre de sinistres et de ce qu’ils nous coûtent en indemnisation. Il suffit de lire le rapport du SRA pour voir que nous sommes actuellement sur des hausses des coûts matériels supérieures à 5 % pour les sinistres. Il nous faut donc imaginer comment supporter ce coût sans trop augmenter les primes. Toutefois, il faut dire que l’engagement demandé reste à l’heure actuelle assez léger et ainsi tout à fait envisageable. Car, même une hausse des tarifs à hauteur actuelle de l’inflation (autour de 5 %) serait quasiment un record historique. En temps normal, les tarifs oscillent entre +2 % et -2 % d’une année à l’autre. Malgré tout, les Français vont bien être confrontés l’année prochaine à une hausse de leur facture d'assurance.

Bruno Le Maire évoque aussi une nouvelle réforme de la libéralisation des pièces détachées pour faire baisser les primes d’assurance, est-ce à dire que l’actuelle réglementation n’est pas suffisante ?

La législation actuelle n’est pas complète, car elle ne couvre pas l'intégralité des pièces détachées. Est-ce qu’une réglementation plus étendue, comme c’est le cas ailleurs en Europe, pourrait contenir l’inflation des primes d’assurance auto ? Il y a fort à penser que oui, si l’on regarde le rapport du SRA, on remarque que l’indice du panier moyen des pièces détachées a pris presque 10 % sur les 12 derniers mois. Donc, en théorie, une concurrence accrue sur ce marché pourrait permettre de limiter l'inflation. Mais il ne faut pas omettre que cette hausse générale des prix est aussi structurelle, on ne passera pas de +6 % à 0 % uniquement grâce à la fin du monopole sur les pièces automobiles. 

La suppression de la vignette verte peut-elle vraiment générer des économies ? 

La suppression de la vignette sert plusieurs objectifs, qui sont portés par divers assureurs depuis des années. D’abord, oui, les vignettes coûtent cher à éditer pour les assureurs, il s’agit d’un papier spécifique, que tous les imprimeurs ne sont pas agréés à éditer. De plus, le prix du timbre ne cesse de faire grimper le coût des envois. De ce fait, ce n’est pas si anecdotique que cela en termes d’économie. Pour un assureur important qui aurait 2 millions de clients, l’impression et l’envoi de la vignette va par exemple représenter plusieurs millions d'euros par an. Par ailleurs, l'autre objectif de cette suppression est de réduire l'anxiété liée à l'attente de la vignette côté assuré. On s’assure en partie pour être en règle en cas de contrôle de police, et les clients sont inquiets tant qu’ils n’ont pas reçu leur papillon, même si leur véhicule est, de fait, bien assuré. Enfin, la vignette n’est pas un moyen si fiable que cela pour contrôler si le véhicule est bien couvert. Elle n'est éditée qu'une fois par an en début d'année, et l’assuré peut la conserver même s’il ne paye plus son assurance. Un fichier central des véhicules assurés, tel qu’il existe désormais, est plus efficace en termes de contrôle. 

Quand la suppression sera effective ?

Une date butoir a été fixée à mars 2023 a été évoquée pour laisser le temps aux assureurs de s’adapter. Toutefois, certains acteurs déjà très digitaux, comme nous, seront sans doute prêts avant. D’autant que nous avons l'habitude de traiter les demandes de nos clients très rapidement. L’abandon de la vignette papier sera peut-être un processus un peu plus long pour d'autres.

"Les consommateurs peuvent prendre le contrôle de leur assurance en comparant, en allant voir des acteurs plus récents, qui sont en mesure de proposer des prix attractifs sans renier sur les garanties et la qualité de service. [...] L'assurance n’est pas un impôt non-négociable, en tant qu’assuré, on a le choix, si on sait tirer avantage de la grande concurrence à l’œuvre dans ce secteur."

 

Concernant l’assurance habitation, vous avez mené récemment une enquête sur les catastrophes naturelles ?

Après cet été, nous avons mené une étude auprès des Français sur l’impact du changement climatique sur leur logement. Presque deux tiers d’entre eux ont dorénavant bien conscience de l'impact de ce type de sinistre sur leur assurance habitation. Ce qui les inquiète, ce sont les problèmes d'étanchéité en cas de précipitations, les fissures en cas de sécheresse, sans oublier les incendies et la multitude d’aléas différents que nous avons connus cet été, et qui vont être amenés à se répéter de plus en plus fréquemment. Dans ce cadre, en tant qu’assureur, nous avons un rôle fondamental à jouer pour couvrir de manière adéquate les Français. En amont, nous devons également assumer une mission cruciale en matière de prévention et de diffusion des bons gestes. Par exemple, prendre un maximum de photos quand on est confronté à un sinistre, contacter le numéro prévu si on a besoin d'assistance immédiate, ne pas engager de frais sans prévenir son assureur, etc. Plusieurs gestes assez simples, qui sont essentiels pour savoir ce qu'il faut faire en cas de sinistre climatique. 

Comment intégrer ce risque à votre modèle ? Les Cat Nat vont-elles peser dans votre calcul du risque ? 

Cela pèse pour nous comme pour la plupart des acteurs, mais les événements climatiques sont par nature localisés, donc plus vous êtes un gros assureur, plus vous prenez un risque. Pour les acteurs de taille plus modeste comme nous, l’exposition est moindre, car il est rare que nous assurions 10 % des maisons dans un village sinistré par exemple. Un acteur qui gère un nombre de contrats plus élevé sera davantage exposé.

Faut-il craindre une augmentation des tarifs ?

Oui, il y aura une augmentation sur le marché, plusieurs études ont été faites sur le sujet et notamment par France Assureurs, qui montraient toutes une augmentation à long terme des coûts en assurance habitation. Mais il faut se rappeler une chose, le plus important facteur d'augmentation ou de stagnation pour un assuré est de rester longtemps chez un même assureur. La fidélité n'est pas systématiquement récompensée dans ce secteur. 

Le message véhiculé par les comparateurs à ce sujet est d’ailleurs pertinent, car il y a en réalité plein de nouveaux acteurs comme L’olivier Assurance qui font baisser les prix de l'assurance habitation. Avec nos procédés moins coûteux, notre forte composante digitale et nos durées réduites de traitement, nous avons par exemple diminué nos tarifs de 15 % pour les locataires et de 7,5 % pour les propriétaires. Il n’y a donc pas de fatalité à la hausse des prix. Certes, mécaniquement, la moyenne des primes va augmenter sur les 15 ou 20 prochaines années, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas une possibilité d'économie ou, du moins, d’atténuation de cette hausse pour les consommateurs. S’ils font un travail de comparaison et de mise en concurrence de leur contrat, ils peuvent trouver moins cher.

Quelles sont les marges de manœuvre pour les assurés ?

Il est important de rappeler que dans un contexte inflationniste, les assureurs doivent trouver le bon équilibre, ou arbitrer, entre des couvertures solides et des prix compétitifs. Encore une fois, les consommateurs peuvent prendre le contrôle de leur assurance en comparant, en allant voir des acteurs plus récents, qui sont en mesure de proposer des prix attractifs sans renier sur les garanties et la qualité de service. Il faut souligner que tous les assureurs ne répercuteront pas de la même façon l’inflation sur leurs tarifs. Pour les assurés qui verront leur prime augmenter fortement, la loi Hamon permet de résilier à tout moment pour contrôler les tarifs. L'assurance n’est pas un impôt non-négociable, en tant qu’assuré, on a le choix, si on sait tirer avantage de la grande concurrence à l’œuvre dans ce secteur.

La Rédaction d'Assurland
Rédigé par La Rédaction d'Assurland

Dernière mise à jour : le 08/10/2024

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