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En 2024, le gouvernement a lancé un dispositif ambitieux de leasing social visant à rendre l'accès aux véhicules électriques plus abordable pour les ménages à revenus modestes. Avec plus de 50 000 commandes enregistrées, ce programme a dépassé les attentes initiales, fixées entre 20 000 et 25 000 locations. Cette initiative, louée pour son succès populaire, a néanmoins révélé des disparités significatives une fois le coût des assurances pris en compte, mettant en lumière les défis associés à la démocratisation de la mobilité électrique.
Le leasing social, strictement réservé aux ménages dont le revenu fiscal de référence par part ne dépasse pas 15 400 euros, promettait des tarifs alléchants : moins de 100 euros mensuels pour les citadines et 150 euros pour les véhicules familiaux. Cette initiative se voulait une réponse concrète à la précarité mobilitaire, offrant une opportunité pour les ménages modestes de participer à la transition écologique. Toutefois, ce dispositif sélectif n'intégrait pas un facteur déterminant dans le calcul de la charge financière totale : le coût de l'assurance.
La réalité des coûts d'assurance vient nuancer l'attractivité du dispositif. Une étude menée par Leocare révèle des disparités importantes. Par exemple, l'ajout de l'assurance à un leasing pour une Renault Mégane e-Tech porte le coût mensuel à presque 200 euros pour certains profils, notamment les jeunes conducteurs ou ceux habitant des zones à sinistralité élevée. Cette étude souligne une problématique majeure : la promesse d'une mobilité électrique abordable se heurte à la réalité d'un marché de l'assurance non adapté à ce modèle économique innovant.
Prime mensuelle | ||||
Modèle | Cout mensuel du leasing | Profil 1* | Profil 2** | Profil 3*** |
Renault Mégane e-Tech | 150 euros | 201 euros | 225,10 euros | 284,56 euros |
Renault Twingo e-Tech | 40 euros | 86,6 euros | 105,23 euros | 158,40 euros |
Renault Kangoo e-Tech | 150 euros | 207,87 euros | 224,42 euros | 258,32 euros |
Peugeot e-208 | 99 euros | 158,28 euros | 170,77 euros | 209,24 euros |
Peugeot e-2008 | 149 euros | 209,24 euros | 224,55 euros | 265,98 euros |
Citroën ë-C4 | 129 euros | 191,15 euros | 203,42 euros | 250,73 euros |
Nissan Leaf | 65 euros | 121,46 euros | 140,90 euros | 176,20 euros |
Fiat 500e | 49 euros | 106,83 euros | 115,07 euros | 162,97 euros |
Opel Corsa Electric | 94 euros | 151,05 euros | 165,77 euros | 204,81 euros |
Volkswaggen e-up! | 89 euros | 138,67 euros | 158,93 euros | 188,47 euros |
* Femme de 38 ans, fonctionnaire, habitant dans un pavillon à Rennes. Véhicule stationné dehors, bonus 0,50, sans sinistre sur les trois dernières années.
** Homme de 54 ans, commercant, habitant dans la banlieue de Mulhouse. Véhicule stationné la nuit dans un parking collectif ouvert. Coefficient de 0,70, avec un sinistre bris de glace sur les trois dernières années.
*** Homme de 23 ans. Assistant commercial, habitant à Boulogne-Billancourt. Véhicule stationné dans la rue. Coefficient de 0,76, sans sinistre sur les trois dernières années
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À mesure que le leasing social gagne en popularité, les questions concernant sa durabilité financière pour les bénéficiaires deviennent plus pressantes. Les coûts d'assurance, déjà substantiels, ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Les bénéficiaires doivent aussi se préparer à l'augmentation prévue des primes d'assurance de 3,5 % selon notre étude en 2024 et à la fin de l'exonération de la taxe sur les conventions d'assurances après deux ans. Ces éléments additionnels pourraient rendre le coût total prohibitif pour les ménages visés par le programme, remettant en cause son efficacité à long terme.
Face à ces constats, l'avenir du leasing social électrique nécessite une réflexion approfondie. Christophe Dandois, cofondateur de Leocare, suggère que le retrofit, soit la conversion de véhicules d'occasion en électriques (retrofit), pourrait représenter une alternative plus viable financièrement tout en conservant un impact écologique positif. Cette proposition soulève un débat essentiel sur les meilleures stratégies à adopter pour démocratiser l'accès à la mobilité électrique, en tenant compte à la fois des enjeux économiques et écologiques.
L'analyse des retombées du leasing social électrique révèle un écart significatif entre les ambitions de rendre la voiture électrique accessible à tous et les réalités économiques auxquelles les ménages modestes sont confrontés. Pour pérenniser l'initiative et véritablement contribuer à la transition écologique, une réévaluation du dispositif s'impose. Cela implique une prise en compte plus globale des coûts et une collaboration étroite avec les acteurs du marché de l'assurance pour ajuster l'offre à la réalité financière des bénéficiaires. Dans ce contexte, le leasing social électrique ne doit pas être perçu comme une fin en soi, mais comme une étape vers des solutions de mobilité durable plus inclusives et équitables.
Non, l'assurance auto n'est généralement pas incluse dans le loyer mensuel du leasing social. Il est donc nécessaire de souscrire une assurance auto adaptée au véhicule loué.
Oui, le leasing social peut être cumulé avec le bonus écologique.
Oui, le gouvernement a annoncé la reconduction du leasing social en 2025, avec possiblement des ajustements dans les critères d'éligibilité et les modalités du dispositif.
Le leasing social s'inscrit dans la transition écologique, en encourageant l'adoption de voitures électriques pour réduire les émissions de CO2 et promouvoir la mobilité durable.
Les documents requis pour bénéficier du leasing social sont :
Dernière mise à jour : le 04/12/2024
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