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Les Amis de Néo : « Il faut sensibiliser les plus jeunes à la cause animale »

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Dans une interview accordée à Assurland, la présidente Laurence Falaize et la responsable de communication Aurélia Desvallées de l’association « Les Amis de Néo » reviennent sur les abandons des animaux et sur la cause animale qui prend de plus en plus dans le débat public.

Pouvez-vous nous présenter « Les Amis de Néo »

L'association « Les Amis de Néo » a été créé par Laurence Falaize après la découverte sur les réseaux sociaux de la condition animale en fourrières espagnoles (les Perrera). Elle s'est alors lancée dans le sauvetage de chiens et de chats pour les sortir de cet enfer. Il y a presque 10 ans, aucune association ne se préoccupait des chats en Perrera. Puis très vite, l'effet boule de neige et la découverte que ce n'était pas mieux en France.L'association grandit peu à peu, avec une poignée de bénévoles qui se donnent corps et âme, et avec peu de moyens, nous intervenons en Ile-de-France, principalement le 94, et certains autres départements où nous avons des bénévoles comme en Dordogne, le Nord (Dunkerque), les Bouches-du-Rhone (Marseille).Nous n'avons pas de refuge et nous fonctionnons uniquement grâce aux familles d'accueil. Notre credo : chaque chat doit avoir la chance d'une vie meilleure, même le plus sauvage. Dans cet objectif nous travaillons au maximum à les socialiser et à ne pas les remettre à la rue après stérilisation car aucun animal ne vit bien dans l'errance ! C'est notre éthique. Chaque année, nous réussissons à sauver entre 70 et 100 animaux par an.

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Comment récupérez-vous les animaux ? Travaillez-vous avec des refuges ?

Le plus souvent, nos chats sont recueillis directement dans la rue avec ou sans trappage, parfois sur nos sites de nourrissage, parfois ailleurs ! Nous avons également des abandons directs de particuliers auprès de notre association, de nos bénévoles ou de nos vétérinaires partenaires.Nous travaillons avec des refuges comme Béthune, Hénin-Beaumont, Vaulx le Pénil, la fourrière de Poitier... Depuis, quelques années, nous essayons d'intervenir en amont du process des fourrières : sortir les chats de la rue avant qu'ils finissent en fourrière et ne viennent les remplir encore plus.

Vous arrive-t-il de refuser des animaux ?

Oui malheureusement, beaucoup trop souvent… principalement par manque de familles d'accueil. Néanmoins, lorsqu'ils sont en situation d’urgence vitale, nous trouvons toujours une solution.

En août dernier, Jacques-Charles Fombonne, le président de la SPA alerte sur un afflux de chatons. Est-ce que l’association a elle aussi dû faire face à une augmentation d’arrivée d’animaux ?

Oui, tout à fait, et cela continue malgré la fin de l’été. Nous avons des chatons, des chattes gestantes ou allaitantes . C'est une année dramatique ! Nous recevons plusieurs demandes de prise en charge par semaine, parfois plusieurs par jour et nous sommes tristement impuissantes face à tous ces SOS !

Si cela est le cas, quelle est la cause de cette arrivée massive de chatons ? Est-ce la crise sanitaire ?

Ce n'est certainement pas que la crise sanitaire, mais le confinement y a fait beaucoup. Les associations n'ont pas pu œuvrer comme à leurs habitudes, il n’y a donc pas eu de campagnes de stérilisation, pas de surveillance sur les sites de nourrissage et pas, ou très peu, de trappage. Il faut noter aussi que les vétérinaires étaient ouverts uniquement pour les urgences vitales et pas pour les stérilisations (soins dit de "convenance"). Nous avons également fait face à plus d’abandons pendant le confinement. C'est le cumul de tout cela qui a contribué à  l'arrivée massive de chatons (et d’adultes également !).

La France est malheureusement en tête du podium des abandons d’animaux en Europe, est-ce que la situation s’arrange ou se dégrade ?

Au sein de l’association, nous n’avons pas l'impression que cela s'arrange, bien que la population semble plus sensible à la cause animale. Par exemple, chaque année, la période estivale est pire que la précédente. Il y a plus de sensibilisation aujourd'hui, on parle beaucoup plus de l'abandon, de la maltraitance. Les gens savent, on le montre, et ça commence tout juste à entrer dans le discours de certains politiques. C'est ça qui est nouveau et qui peut-être fera que la situation s'arrangera… informer pour prévenir…

Arrivez-vous à trouver rapidement des adoptants ?

C'est aléatoire. Parfois on peut trouver très vite, au point qu’on n’aura pas eu le temps de diffuser le chat sur les réseaux sociaux, et puis pour d'autres, cela va prendre des années même si il a été pris en charge tout petit. Il n'y a pas vraiment de règle pour les adoptions, excepté que les chats gris et tricolores sont placés bien plus facilement. L’esthétique prime encore sur la personnalité ou le comportement du chat !

«Les consciences s'ouvrent au bien-être animal, les politiques commencent à en parler, mais nous attendons du concret !»

Pensez-vous que la France est en train de se « réveiller » sur la question du bien-être animal ?

Elle se réveille mais son réveil est lent, voir tardif. Les choses bougent doucement, les consciences s'ouvrent au bien-être animal, les politiques commencent à en parler, mais nous attendons du concret ! Les nouvelles récentes ont été très bien accueillies, le retrait des orques et dauphins dans les delphinariums, et celui des animaux sauvages dans les cirques, la fermeture des derniers élevages de visons également, ce sont de très bonnes nouvelles pour les protecteurs des animaux, mais il y a encore tant à faire.N'est-ce pas des petits bouts de chandelles donnés pour répondre à une demande croissante de la population en matière de bien-être animal ? Ces petits bouts de chandelles, il faut les prendre bien évidemment mais qu’en est-il des animaux de laboratoire, des chasses barbares que la France autorise encore à l'instar de ses voisins européens, des élevages trop peu contrôlés, des animaux de ferme qui vivent dans des conditions dramatiques, des abattoirs inqualifiables de cruauté, des transports d'animaux vivants. Nous sommes encore qu'au tout début du chemin !

En tant qu’association, quelles sont selon vous, les mesures à mettre en place pour améliorer le bien-être des animaux ?

Il y a une loi qui à mon sens est incomplète, c'est celle de l'identification obligatoire des carnivores domestiques. L'identification est obligatoire pour les chiens et chats depuis plusieurs années maintenant, mais rien n'oblige les particuliers à le faire. Les vétérinaires reçoivent des animaux non identifiés, mais n'ont pas le droit de le faire systématiquement et sans l'accord du détenteur. Cela permettrait sans doute moins d'abandons, mais aussi moins d'animaux perdus, souvent répertoriés parmi les abandons, ce qui fausse les chiffres. Cela serait complexe à mettre en place et sûrement mal perçu au début, mais ça mérite d'y réfléchir… d’autres pays l’on fait !Et puis bien entendu, la stérilisation à rendre obligatoire, grande question abordée par les acteurs de la protection animale et particulièrement pour la population féline.Enfin, un sujet qui nous tient à cœur dans l’équipe de notre association, c’est la sensibilisation des plus jeunes : parler de la cause animale à l'école, parler de la faune, de la nature, de la protection de la planète et des êtres vivants qui la peuplent.Il y a tant à faire pour la cause animale, le chemin est long mais ces mesures, pleines de bon sens pourraient déjà permettre d’avancer !

Comment est-il possible de vous aider ?

Nous manquons de tout : familles d'accueil, bénévoles, matériel, argent, temps. Nous donnons rendez-vous à vos lecteurs sur nos réseaux sociaux. Bien entendu, tous les dons et bons de stérilisation sont également les bienvenus pour que l’on puisse continuer nos sauvetages.

La Rédaction d'Assurland
Rédigé par La Rédaction d'Assurland

Dernière mise à jour : le 11/03/2024

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